Un déjeuner en petit comité pour réconcilier Sarkozy et Internet.

Publié le par Gérard

Xavier Niel, Maître Eolas : jeudi, le chef de l'Etat invite à l'Elysée des figures du Web hostiles à sa politique numérique.

Nicolas Sarkozy vote lors d'élections internes à l'UMP, à Paris en janvier 2006 (Charles Platiau/Reuters).

Plusieurs personnalités d'Internet sont invités à déjeuner par Nicolas Sarkozy jeudi. Des chefs d'entreprise, comme Xavier Niel, patron de Free, mais aussi des blogueurs, comme l'avocat anonyme Maître Eolas. Une liste étrange : de l'Hadopi au projet de loi Loppsi sur la sécurité, les invités du président de la République sont radicalement opposés à sa politique numérique.

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La liste des invités n'a pas été rendue publique par l'Elysée, mais voici celle que nous ont fournie plusieurs d'entre eux :

 

  • Xavier Niel, PDG du fournisseur d'accès Free et, par ailleurs, actionnaire du quotidien Le Monde ;
  • Jean-Baptiste Descroix-Vernier, PDG du groupe Rentabiliweb ;
  • Jacques-Antoine Granjon, PDG du site de commerce en ligne Vente-privée ;
  • Jean-Michel Planche, président de la société de services Internet Witbe et de la Fondation Internet nouvelle génération ;
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  • Nicolas Vanbremeersch, blogueur sous le pseudonyme de Versac et créateur de l'agence de communication en ligne Spintank ;
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  • Eric Dupin, auteur du blog Presse-citron ;
  • Maître Eolas, avocat et blogueur anonyme.

Selon plusieurs invités, le secrétariat de Nicolas Sarkozy a lancé les invitations à la fin de la semaine dernière. Sans préciser pourquoi le président de la République les avait choisis eux, ni de quoi il comptait discuter.

 

Selon Les Echos, des invités suggérés par Loïc Le Meur

 

« On nous a demandé d'être discrets sur ce déjeuner », explique un des invités. Raté : Les Echos ont ébruité l'affaire lundi. Selon le quotidien économique, la liste des invités aurait été suggérée par Loïc Le Meur, ex-star de la blogosphère française, chef d'entreprise exilé en Californie et organisateur à Paris du Web, une rencontre internationale des professionnels du secteur. Réponse de l'intéressé sur Twitter :

 

« dementi officiel d'1 rumeur debile de + je n'ai pas organise de dejeuner a l'Elysee avec le President+les stars Internet. Je suis a SF [San Francisco, ndlr]. »

 

Un démenti d'autant plus agacé que Loïc Le Meur est un sarkophile déçu. En 2006, sur son blog, il appelait à voter Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, interrogé sur NouvelObs.com, il préfère oublier cet engagement. Et les blogueurs s'affichant encore à droite se montrent parfois très critiques, dénonçant comme Arnaud Dassier « un président low tech » et « le naufrage numérique de la droite ».

 

Les invités de jeudi, eux, ne sont pas connus pour leur sarkophilie. Et parfois, l'Elysée et la majorité le leur ont bien rendu :

 

  • Xavier Niel ? Le gouvernement a dû publier un décret en urgence pour obliger Free à appliquer la loi Hadopi, la principale initiative de Nicolas Sarkozy dans le numérique. Et le Président n'aurait pas vraiment apprécié que Xavier Niel devienne un des propriétaires du Monde.
  • Jean-Baptiste Descroix-Vernier ? Le patron de Rentabiliweb s'est entouré d'investisseurs proches de Nicolas Sarkozy, comme Bernard Arnault et Stéphane Courbit, mais il se dit fidèle à la culture underground d'Internet. Il est lui aussi opposé à la loi Hadopi et à la taxation de la publicité en ligne, une mesure que le Parlement vient d'inscrire dans le budget de l'Etat pour 2011. A notre connaissance, il sera aussi un des premiers porteurs de dreadlocks conviés à la table d'un président de la République.
  • Jean-Michel Planche ? Acteur historique du Web français, il a lui aussi pris position publiquement contre la loi Hadopi, et dénoncé les menaces du gouvernement contre WikiLeaks.
  • Maître Eolas ? On ignore si Nicolas Sarkozy lit le blog de
    cet avocat anonyme, mais il y trouverait des analyses percutantes et
    parfois moqueuses de sa politique et de celle de son gouvernement.

Jeudi, à la table de Nicolas Sarkozy, on devrait donc discuter de l'Hadopi, du projet de loi Loppsi facilitant la surveillance du Web, de la taxe sur la publicité en ligne, voire de WikiLeaks. Avec quel résultat ? « Il ne va rien en sortir », rigole déjà un des invités.

« Vu les invités, ce ne sera pas une réunion anti-Internet », résume diplomatiquement Maître Eolas. Qui a pris garde à ce que sa véritable identité soit gardée secrète :

« Je leur ai expliqué ma démarche anonyme, et je n'apparaîtrai pas sur les photos qui pourraient être distribuées à la presse. »

 

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L
<br /> <br /> bonsoir Gérard<br /> je sors de l'hopital de Montpellier !!  attaque cérébrale !!  du 14<br /> plus que la main gauche en grève!!!<br /> gros bisous   lm<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> tu n'es pas vernie c'est le moins que l'on puisse dire maz chère Lydie Bon Courage Bises<br /> <br /> <br /> <br />