Ratko Mladic arrêté en Serbie
Ratko Mladic tapotant la joue d'un enfant bosniaque apeuré, le 11 juillet 1995 à Srebrenica, alors qu'il organise leur déportation massive et l'élimination des hommes.
Le président serbe, Boris Tadic, vient de le confirmer. Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, l’homme le plus recherché en Europe par la justice internationale, a été arrêté «aujourd’hui (jeudi) tôt dans la matinée». La fin d'une cavale de près de seize ans, qui va dégager la voie de l'adhésion à l'Union européenne pour la Serbie.
«Aujourd’hui tôt dans la matinée, Ratko Mladic a été arrêté sur le territoire de la Serbie», a annoncé Boris Tadic, sans autres précisions.
La radio et télévision serbe B92 croit savoir que Ratko Mladic a été arrêté à Lazarevo, une petite localité du Nord-Est de la Serbie, située non loin de la frontière de la Roumanie et à une centaine de kilomètres de Belgrade.
Lazarevo, près de la frontière roumaine (capture d'écran Google maps)
«Le processus d’extradition est en cours», vers la Haye, où siège le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, qui a inculpé Ratko Mladic de génocide pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995). Son extradition pourrait demander jusqu’à une semaine, d’après le Procureur serbe pour les crimes de guerre.
L’Union européenne demande son transfert «sans délai» devant le TPIY. Comme le porte-parole de Catherine Ashton, Michael Mann, vient de le twitter...
La chef de la diplomatie européenne salue «un pas important en avant pour la Serbie et la justice internationale» et félicite le gouvernenement serbe «pour cette action courageuse». Un «véritable tournant» qui «rapproche la Serbie davantage encore de l’Europe et de l’Union européenne», entonne le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.
L’Otan salue aussi l’arrestation de Mladic, qui, pour le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, va ofrir une possibilité «à la justice d’être faite», près de 16 ans après son inculpation pour génocide et crimes de guerre.
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie réclame depuis des années l’arrestation de Ratko Mladic pour son rôle pendant la guerre inter-communautaire en Bosnie (1992-1995). Il est inculpé notamment pour génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica (Bosnie), où périrent quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans bosniens et pour le siège de Sarajevo. Les familles de victimes du massacre expriment, ce jeudi, leur «soulagement».
Extrait du journal d'Antenne 2 du 13 juillet 1995 (Source: INA)
La justice internationale lui reproche également son rôle dans le siège de Sarajevo pendant la guerre.
Le président Tadic a toutefois indiqué que l’arrestation de Ratko Mladic ne «mettait pas fin à l’enquête de la Serbie sur qui a aidé Ratko Mladic pendant sa cavale. A-t-il bénéficié de l’aide de structures de l’Etat?»
Les principales personnalités des guerres des années 90 dans l’ex-Yougoslavie et recherchées par le TPIY sont désormais arrêtées.
L’arrestation de Mladic intervenant un peu moins de trois ans après celle de l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, en juillet 2008 à Belgrade. Seul reste en fuite un ancien responsable des Serbes de Croatie, Goran Hadzic.
(Source AFP)