Meurtre de trois femmes kurdes : vive émotion à Paris

Publié le par Gérard

 

Trois femmes ont été retrouvées mortes dans la nuit de mercredi à jeudi dans les locaux d'une association de la communauté kurde dans le Xème arrondissement.

  • Par Valentine Ponsy
  • Publié le 10/01/2013 | 09:49, mis à jour le 10/01/2013 | 18:34
Plusieurs centaines de kurdes sont rassemblés devant le centre d'information du Kurdistan rue Lafayette à Paris © France 3 IDF
© France 3 IDF Plusieurs centaines de kurdes sont rassemblés devant le centre d'information du Kurdistan rue Lafayette à Paris

Selon le récit de Léon Edart, responsable du centre d'information du Kurdistan et responsable de la Fédération des associations kurdes. mercredi à la mi-journée, les trois femmes étaient seules dans les locaux pourtant sécurisés de cet immeuble du 147 rue Lafayette à Paris.
En fin d'après-midi, un membre de la communauté a essayé en vain de les joindre. Il a tenté de se rendre sur place, mais n'avait pas les clés et n'a pu entrer immédiatement. Selon la fédération des Kurdes de France, des Kurdes inquiets se sont alors rendus sur place. Ils auraient vu des traces de sang sur la porte qu'ils auraient alors défoncée. Ils ont découvert les trois corps vers 01H00 du matin.

Voir le reportage de Maud de Bohan, Josiane Szymanski, Patrick Ferrante et Olivier Badin

On estime que 150 à 200 000 kurdes vivent en France. Majoritairement originaires de Turquie, ils sont pour la plupart installés en région parisienne.Parmi eux, beaucoup de militants indépendantistes et de réfugiés politiques. C\



Les trois femmes auraient été la cible d'une exécution

© France 3 IDF
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Sakine Cansiz, (à droite sur la photo) 55 ans, est une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan)
Fidan Dogan, 32 ans, une permanente du centre d'information du Kurdistan et la représentante en France du Congrès national du Kurdistan.
Leyla Soylemez est une jeune activiste.
Les trois victimes ont été tuées d'une balle dans la nuque. Des douilles ont été retrouvées. Aucune plaque ne signale la présence du centre d'information du Kurdistan. D'après Léon Edart, les victimes auraient peut-être ouvert la porte à leur(s) assassin(s).
Ces assassinats surviennent au moment où, selon des médias turcs mercredi, Ankara et Abdullah Öcalan se sont mis d'accord sur le principe d'un arrêt des hostilités qui durent depuis 1984 et ont coûté la vie à plus de 45.000 personnes.
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de cette affaire et elle a confié l'enquête à la sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de la police judiciaire. Il faudra déterminer les circonstances exactes de ce qui ressemble à une exécution.

Emotion dans la communauté kurde
Ce triple assassinat suscite une vive émotion dans la communauté kurde. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce matin au pied de l'immeuble pour crier leur indignation. En signe de deuil et de protestation, les commerçants kurdes ont fermé boutique.
La Fédération des association kurdes de France a publié un communiqué. 
Les manifestants ont scandé des slogans tels que "Les martyrs ne meurent jamais ! Elles ne sont pas mortes !", "Nous sommes tous PKK !", "Turquie assassin, Hollande complice!" ou "Honte à la justice française !".
Qualifiant ces "assassinats" d'"insupportables", le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu sur place.
Des associations kurdes ont appelé à manifester samedi à Paris. Le rendez-vous est fixé à 12h place de la Bastille.

 

 

 

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