Fillon, après la dégradation, la confrontation

Publié le par Gérard

Alors que Nicolas Sarkozy campe dans le silence, le Premier ministre et le candidat du PS se sont renvoyés la responsabilité de la perte du triple A. Bayrou, lui, renvoie dos à dos la majorité et l'opposition.

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Paris, le 14 janvier 2012. François Fillon à l'hôtel de Matignon. (Photo: Laurent Troude)

 

Au lendemain de la perte par la France de sa notation triple A, François Hollande et François Fillon se sont affrontés samedi à distance sur la responsabilité du gouvernement et de Nicolas Sarkozy, jusqu’a présent silencieux, dans cette dégradation.

 

A François Hollande, qui a jugé que «c’est une politique qui a été dégradée, pas la France», François Fillon a rétorqué qu’il «avait particulièrement tort» d’affirmer cela, épinglant à son tour le refus du PS de voter la règle d’or budgétaire ou son opposition à la réforme des retraites.

 

Pour sa part, le candidat centriste François Bayrou a renvoyé dos à dos l’UMP et le PS, qui portent «une coresponsabilité» dans la situation.

 

Le candidat socialiste, dans une déclaration solennelle depuis son QG de campagne à Paris en début de matinée, a qualifié de «grave» la dégradation de la note financière de la dette française, de AAA à AA+, par l’agence Standard & Poor’s, qui a en revanche maintenu celle de l’Allemagne.

 

«Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue», a-t-il ajouté.

 

«C’est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause», a-t-il estimé. Il a affirmé que son programme pour 2012 permettra de «mettre la France sur le chemin du redressement dans la justice et par la croissance».

 

Deux heures plus tard, dans un point presse à Matignon, François Fillon, montant au créneau alors que le président de la République ne s’est pas encore exprimé, a estimé que la dégradation de la note de la France ne devait «pas être dramatisée, pas plus que sous-estimée».

 

M. Fillon a jugé que cette dégradation de la note était «à contre-temps au regard des efforts engagés par la zone euro, des efforts que les investisseurs d’ailleurs commencent à reconnaître». Elle «constitue une alerte qui ne doit pas être dramatisée, pas plus qu’elle ne doit être sous-estimée».

 

Visant les socialistes, il a lancé: «ceux qui dramatisent la situation doivent y réfléchir à deux fois: ce sont en effet les mêmes qui ont refusé de voter les réformes destinées à renforcer notre compétitivité ou à réduire les déficits, que ce soit la réduction des effectifs dans la fonction publique ou la réforme des retraites», ou encore la règle d’or.

«Les mesures budgétaires que nous avons prises sont suffisantes à ce stade» mais «lorsque nous aurons une meilleure visibilité sur notre croissance nous pourrons procéder à des ajustements», a-t-il indiqué. «Je ne crois pas que cette décision changera quoi que ce soit à la relation entre la France et l’Allemagne», a-t-il aussi assuré.

Pratiquement au même moment, François Bayrou, lors d’un forum à Paris, jugeait qu’avec la perte du triple A, «il a été révélé hier soir aux yeux des Français que la situation de notre pays était plus grave que les gouvernements successifs ne l’avaient dit depuis longtemps».

 

Si M. Bayrou «ne met pas tout le monde sur le même plan» et juge que «naturellement, il y a une responsabilité récente des gouvernements de Nicolas Sarkozy», la situation actuelle a, selon lui, «pris naissance au milieu ou à la fin des années 90» et «engage donc la responsabilité des deux forces qu’on présente comme principales, l’UMP et le PS».

 

Vendredi, la candidate du FN, Marine Le Pen, avait déclaré que la dégradation de la note sonnait la «fin du mythe du président protecteur», tandis que pour l’écologiste Eva Joly, elle traduit «l’échec de la politique de Nicolas Sarkozy, de ses cadeaux fiscaux».

 

Le Front de Gauche, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel à «résister» à «la guerre de la finance contre la France», organise samedi et dimanche en fin de journée des rassemblements devant le siège parisien de Standard & Poor’s.


AFP

Publié dans UMP FRONT NATIONAL

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