DSK: Jacob a t-il commis un dérapage antisémite?

Publié le par Gérard

DSK: Jacob a t-il commis un dérapage antisémite?

Christian Jacob a reçu le soutien du Premier ministre, malgré l'inimitié entre les deux hommes.  

Reuters/Jacky Naegelen

Les propos de Christain Jacob sont-ils antisémites? Alors que la gauche pousse des cris d'orfraie, la droite en minimise la portée. Les associations anti-racistes, elles, restent dubitatives.

 

Absent mais omniprésent, DSK a beau être exilé à Washington, il est dans tous les esprits à l'approche de 2012. A gauche, on attend de savoir s'il sera candidat à la primaire. Et à droite, après l'avoir couvert d'éloges -notamment pendant la réforme des retraites, le voici assailli d'attaques. 

 

Des attaques indignes, selon les socialistes, surtout celles de Christian Jacob, qui a franchi la ligne "brune". Pour le chef de file des députés UMP, DSK n'incarne pas la France. "Ce n'est pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien", a t-il déclaré ce dimanche sur les ondes de Radio J.  

 

La présidente de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Arielle Schwab, estime que "ses propos ne sont pas antisémites mais ils véhiculent des préjugés qui font référence à l'identité juive". "Evidemment dans l'imaginaire collectif, ça réveille certaines images." 

 

Fillon soutient Jacob

Pour Arielle Schwab, ces propos sont du même type que ceux de Georges Frêche, qui avait déclaré, dans L'Express, que Laurent Fabius avait "une tronche pas catholique". Elle déplore que le débat politique "surfe sur des insinuations", et appelle les responsables politiques à user d'arguments plus dignes.

 

Jacques Attali, chroniqueur à L'Express, estime, lui, que Christian Jacob a clairement franchi la ligne jaune. Sur son blog, il écrit ainsi: "On peut critiquer un homme politique sur son action, sur son projet. Pas sur son origine. Pas en employant des mots qui, dans l'histoire francaise, sont clairement rattachées à la vulgate vichyste." 

 

Au CRIF, la réaction est plus que timorée. L'organisation hésite encore à rédiger un communiqué, estimant que cette polémique "vole au ras des paquerettes".  

Par ailleurs, François Fillon a apporté son soutien au patron des députés UMP. "Ce qu'il a dit est d'une extrême modération par rapport à la façon dont certains, à gauche, parlent de Dominique Strauss-Kahn".  

 

Le point Godwin franchi par Cambadélis

Pourtant, les socialistes restent très remontés. Dès dimanche, des proches de DSK se sont élevés contre les propos de Christian Jacob. Lundi, Benoît Hamon avait parlé de propos aux "relents moisis". Et ce mardi, d'autres fidèles soutiens de DSK en ont remis une couche. 

Pierre Moscovici, député PS et proche de DSK, dénonce dans Libération une "formule qui fait furieusement penser à la thématique pétainiste de 'la terre qui ne ment pas'". 

 

Jean-Christophe Cambadélis lui emboîte le pas sur France Inter. Le député socialiste a comparé le patron de des députés UMP à Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives sous Vichy et fervent partisan de l'exclusion des juifs de toutes responsabilités dans l'administration.  

Des références antisémites

En 1936, lors de la victoire du Front populaire, Xavier Vallat avait lancé à Léon Blum: "Votre arrivée au pouvoir marque incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par un juif". C'est pourquoi Jean-Christophe Cambadélis estime que "les propos de Christian Jacob sont antisémites dans les références qu'il prend." 

 

Une comparaison avec Xavier Vallat que Serge Klarsfeld fait également. Le président de l'association des fils et filles de déportés juifs de France ajoute que "dans une France qui n'est plus rurale, ni antisémite, nombreux sont les noms et les personnalités qui ne s'identifient pas à la France de Jean Giono et de Philippe Pétain, à commencer par le président de la République et le secrétaire général de l'UMP. 

 

En revanche, Arnaud Montebourg a une lecture très différente de ses camarades. Lui préfère ironiser sur les propos de Christain Jacob: "J'ai cru qu'il parlait du président de la République actuel, car en 3 ans, le sarkozysme a fait payé très cher à la France rurale ses décisions", rappelant les fermetures de nombreux services publics (hopitaux, bureaux de postes...) dans les zones rurales.  

Publié dans UMP FRONT NATIONAL

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