Le G20 de Washington va chercher à enrayer la crise.

Publié le par Gérard

Les grands pays industrialisés et émergents du G20 se réunissent vendredi dans l'urgence à Washington pour tenter d'apporter une réponse commune à la pire débâcle financière depuis 1929, au moment où les menaces de récession mondiale se matérialisent.

Pendant deux jours, les participants vont s'efforcer de "répondre à la crise actuelle et jeter les bases de réformes pour empêcher qu'une telle crise ne se reproduise à l'avenir", a expliqué vendredi le président George W. Bush, dans un discours sur l'économie.

Pour la première fois de son histoire, la zone euro est entrée en récession, selon Eurostat. La première et la troisième économie du groupe de 15 pays, l'Allemagne et l'Italie, sont officiellement passées dans le rouge.

Très réticents au départ, les Etats-Unis veulent désormais que le sommet du G20 adopte "un plan d'action" pour une réforme du système financier international.

Mais, rejetant tout interventionnisme exagéré des Etats, ils restent opposés à l'instauration d'une autorité régulatrice mondiale et refusent de porter seuls la responsabilité de la crise.

"Cette crise n'est pas l'échec de l'économie de marché. Et la réponse n'est pas de réinventer ce système", a plaidé jeudi M. Bush en guise d'avertissement.

La marge de manoeuvre du président américain, en fin de mandat, est de toute façon réduite. Et les deux mois qui séparent son successeur Barack Obama de sa prise de fonction pourraient également encourager l'immobilisme de Washington.

Les Européens admettent que la réunion de Washington ne débouchera pas sur un nouveau "Bretton Woods", du nom des accords ayant donné naissance en 1944 à l'architecture financière actuelle, comme certains le souhaitaient, notamment les Français.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a averti qu'il ne fallait pas attendre "dans l'immédiat un miracle" de ce sommet, mais plutôt le "début d'un processus".

Il a néanmoins espéré des "décisions concrètes", rappelant que les pays européens préconiseront une régulation accrue et un rôle plus important pour le Fonds monétaire international (FMI).

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que le sommet donnerait lieu à des "entretiens difficiles", mais qu'il faudrait coûte que coûte entamer les réformes dans les prochains mois.

En préambule, les dirigeants de l'UE et le président russe Dmitri Medvedev, réunis en sommet vendredi à Nice (sud de la France), espèrent parvenir à une position commune sur la réforme du système financier.

Vendredi, les Bourses européennes étaient en hausse dans le sillage des places asiatiques. Vers 12h45 GMT, Londres gagnait 3,96%, Francfort 3,97% et Paris 1,98% à 13h00 GMT.

Plus tôt, Tokyo avait clôturé en hausse de 2,72% dans la foulée de Wall Street qui avait gagné 6,67% la veille. Shanghai a gagné 3,05% et Hong Kong 2,4%.

"Il n'y a pas de raison logique à cette montée, les inquiétudes demeurent sur la façon dont les Etats-Unis vont gérer la crise financière", a cependant souligné Yosuke Hosokawa, stratège à la Chuo Mitsui Trust Bank à Tokyo.

Dans la journée de vendredi, les investisseurs attendaient d'importantes statistiques sur les ventes de détail et l'indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis.

La zone euro est entrée en récession pour la première fois de son histoire, avec un recul de 0,2% de son produit intérieur brut au troisième trimestre, suite à une baisse identique au deuxième, a annoncé Eurostat vendredi.

L'Italie à son tour a annoncé officiellement son entrée en récession vendredi, après l'Allemagne la veille. Son produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,5%, après une contraction de 0,4% au deuxième trimestre.

L'économie espagnole s'est contractée de 0,2% au troisième trimestre par rapport au deuxième, se retrouvant dans le rouge pour la première fois depuis 1993. L'Espagne n'est toutefois pas encore en récession, définie techniquement par deux mois consécutifs de baisse du PIB.

La France a, elle, échappé à la récession avec une croissance de 0,14% au troisième trimestre, selon la ministre de l'Economie Christine Lagarde, alors que les Pays-Bas ont enregistré un taux de croissance nul, après 0,1% au deuxième trimestre. La croissance a également été nulle au Portugal.

Le Japon pourrait à son tour rejoindre lundi la liste des pays entrés en récession.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a prévu que le PIB de ses pays membres devrait reculer de 0,3% en 2009. La récession devrait s'établir l'an prochain à 0,9% aux Etats-Unis, à 0,5% dans la zone euro et à 0,1% au Japon.

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