Un site "anti-flics" identifie des policiers en civil

Publié le par Gérard

Un site "anti-flics" identifie des policiers en civil Des policiers chargent des casseurs le 4 avril 2006 à Paris. AFP / ERIC FEFERBERG Photographies à l'appui, le site invite les internautes à identifier les policiers en civil. Les syndicats des forces de l'ordre dénoncent une initiative "anti-flics". Les flics sous surveillance. Depuis trois jours, un site propose aux internautes d'identifier des agents en civil dans les manifestations, photographies à l'appui. L'article reprend les rumeurs de violences policières qui avaient prospéré lors des défilés contre la réforme des retraites. "Dorénavant, nous photographierons et filmerons chaque flic en civil que nous diffuserons (sic) comme (ceux) d'autres villes", proclame le site, "pour que l'insécurité gagne leur camp." La page web reprend notamment le slogan de CopWatch - base de données internationale qui répertorie les bavures policières: "Ils sont dangereux, mettons-les en danger." De quoi faire bondir les syndicats des forces de l'ordre. Alliance, le second syndicat de gardiens de la paix, dénonce une énième plateforme "anti-flics". "Ces sites et blogs anti-flics, qui prolifèrent de plus en plus sur la Toile, sont inadmissibles. C'est de la violence gratuite", commente Fabien Vanhemelryck, secrétaire zonal de Paris du syndicat de police. "Ils ne sont bons qu'à déverser de la haine contre les collègues et à les comparer à des 'déchets'. Le plus grave, ajoute-t-il, c'est que ça touche à l'image de la police en tant qu'institution et qu'on ne fait rien pour endiguer cette haine." Extrait du communiqué du syndicat Alliance. Extrait du communiqué du syndicat Alliance. DR Faute civile Impuissant face à ces critiques virales, Alliance en appelle au ministère de l'Intérieur. "Nous attendons une réponse forte de la part du ministre que nous allons saisir par courrier. Nous réclamons la création d'un service spécialisé dans la lutte contre cette forme de délinquance. Cette cellule serait chargée de réprimander et sanctionner les auteurs de ces sites", explique Fabien Vanhemelryck, sans s'attarder sur la faisabilité d'une telle mesure. La publication de portraits de policiers - même en exercice - sur lesquels les agents sont clairement identifiables "ne constitue pas un délit mais une faute civile", analyse le blogueur juridique Me Eolas. "Selon l'article 9 du Code civil, ces clichés ne relèvent pas du droit à l'information mais sont une atteinte au droit à l'image", ajoute le spécialiste. "Au même titre que les people poursuivent les magazines, les policiers dont les clichés ont été publiés sur le site peuvent poursuivre au civil l'hébergeur et l'éditeur du site. Le ministère de l'Intérieur a également la possibilité de saisir un juge pour faire mettre hors-ligne promptement les photographies et demander des dommages et intérêts." Par ailleurs, certains policiers, par leur fonction - comme ceux appartenant au RAID ou à la DNAT - sont protégés et divulguer leur identité "constitue une infraction pénale", selon une source proche de la direction de la Préfecture de Police de Paris. Sur son site, Indymédia Paris, qui héberge la page "anti-flics" incriminée, tente de se dédouaner de toute responsabilité: "Le collectif qui gère le classement des contributions n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations."
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