Nicolas Sarkozy honore les fusillés de la Grande Guerre.

Publié le par Gérard

Le 11/11/2008 à 12h53 GMT                                                  
Discours de Nicolas Sarkozy lors des commémorations du 11 Novembre
Nicolas Sarkozy, qui commémorait mardi 11 novembre à Douaumont (Meuse) le 90e anniversaire de l’armistice de 1918, a évoqué le sort des centaines de soldats français fusillés «pour l’exemple», punis de désertion ou de mutinerie.
iLire le  Discours 
la vidéo
Source : Elysée
DOUAUMONT, Meuse (Reuters) - Nicolas Sarkozy a rendu hommage mardi à tous les morts de la Première guerre mondiale à l'occasion du 90e anniversaire de l'armistice, y compris les soldats français fusillés
 par leur commandement.

Le président français a posé un acte hautement symbolique en honorant la mémoire des quelque 600 "poilus" exécutés pour lâcheté devant l'ennemi, un début de réhabilitation demandée par les familles des fusillés et la gauche, mais jusqu'à présent rejetée avec force par une grande partie de la droite.
"Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui, un jour, n'ont plus eu la force de se battre", a-t-il déclaré dans un discours.
"Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse", a-t-il ajouté après avoir visité l'ossuaire de Douaumont, où sont conservés les restes de 130.000 des 300.000 soldats français et allemands tombés pendant les 300 jours et 300 nuits de la bataille de Verdun, de février à décembre 1916. "Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces", a-t-il dit dans ce village du nord-est du pays. Pour Nicolas Sarkozy, "alors que tous les témoins de cette tragédie ont disparu, alors qu'en France le dernier soldat survivant de cette guerre atroce n'est plus, alors que les haines se sont éteintes, alors que l'esprit de revanche a disparu, que nul parmi ceux qui se sont tant combattus ne songe plus à dominer l'autre, et bien le temps est venu d'honorer tous les morts sans exception".
RÉHABILITATION ?
Il reste à savoir quelle sera la suite donnée à ces déclarations -- loi de réhabilitation collective, comme cela a été le cas au Royaume-Uni, ou au cas par cas. Le président français a voulu placer le 90e anniversaire de l'armistice sous le signe de la réconciliation européenne, puisqu'il avait invité le président de la Commission, José Manuel Barroso, celui du Parlement, Hans-Gert Pöttering, ainsi que le prince Charles d'Angleterre et son épouse Camilla. La chancelière Angela Merkel était représentée par le président du Bundesrat allemand, Peter Müller. Nicolas Sarkozy a rompu avec la tradition qui veut que le président ravive la flamme du tombeau du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe de Paris et s'est contenté de fleurir la statue de Georges Clemenceau, le père de la victoire de 1918. Il a ensuite pris la direction de Douaumont, lieu d'une bataille épique de près d'un an qui résume l'absurdité de la Grande Guerre, qui a fait 8,5 millions de victimes. Quelque 26 millions d'obus ont été tirés, soit 6 obus au mètre carré qui ont créé un paysage de dunes herbeuses, pour prendre et reprendre ce fort situé sur les hauteurs. Après un dépôt de gerbes sur une tombe sous un ciel gris et venteux, deux enfants de Verdun ont lu des lettres de poilus. C'était la première célébration de l'armistice sans combattant français, le dernier d'entre eux, Lazare Ponticelli, s'étant éteint le 12 mars dernier à l'âge de 110 ans. En février 2007, lors de sa campagne électorale, le président français avait déjà visité Douaumont
"Je suis bouleversé par ce lieu. Je ne l'oublierai jamais", avait-il écrit dans le Livre d'orLa cérémonie se déroulait tout près du cimetière où une photo historique a été prise en 1984, lorsque François Mitterrand et Helmut Kohl se tinrent la main pour célébrer la réconciliation franco-allemande. Edité par Yves Clarisse
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article