Nouvelles accusations de Takieddine sur le financement Sarkozy, Guéant dément

Publié le par Gérard

Ziad Takieddine lors d'un point presse le 18 octobre 2012 à Paris
Ziad Takieddine lors d'un point presse le 18 octobre 2012 à Paris (Photo Mehdi Fedouach. AFP)

L'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine a assuré devant le juge Renaud Van Ruymbeke détenir des preuves du financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, selon le quotidien Le Parisien de mercredi.

 

Des accusations aussitôt démenties par l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, directement mis en cause, pour qui il s'agit de "pures affabulations".

 

Selon le Parisien, Ziad Takieddine, plusieurs fois mis en examen dans le volet financier de l'affaire de l'attentat qui a coûté la vie à onze Français en 2002 à Karachi, a déclaré le 19 décembre au juge détenir les preuves d'un financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

 

M. Takieddine a déclaré au juge qu'il pouvait lui "fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy" et que "le montant de cette aide dépasserait les 50 millions d'euros, somme un temps évoquée par l'un des fils du dictateur libyen" Mouammar Kadhafi.

 

Il a affirmé, selon le quotidien, que plusieurs rencontres avaient eu lieu avant l'élection entre Béchir Saleh, alors secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, et Claude Guéant qui était alors directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

 

"Tout ça est pure affabulation, pure affabulation", a martelé Claude Guéant sur i>TELE. "Jamais quelque Libyen que ce soit, quelque autorité libyenne que ce soit, n'est passé par mon intermédiaire pour alimenter des enrichissements personnels ou bien la campagne de 2007", a ajouté l'ancien ministre.

 

"S'il a des preuves, qu'il les apporte", a-t-il lancé. "De toute façon, je suis parfaitement tranquille puisqu'elles ne peuvent en aucune façon toucher Nicolas Sarkozy ou votre serviteur", a poursuivi l'ex-ministre.

 

Ziad Takieddine a déjà appuyé les accusations sur un financement libyen de la campagne de 2007 de M. Sarkozy.

 

Le 9 mai, il avait ainsi déclaré au juge: "les informations révélées par la presse au sujet du financement de la campagne de M. Nicolas Sarkozy de 2007 à hauteur de 50 millions d'euros, me semblent tout à fait crédibles".

Le site Mediapart avait publié le 28 avril un document attribué à un ex-dignitaire libyen affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour "50 millions d'euros" la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

 

L'intermédiaire avait fait aussi le lien devant le juge entre ces accusations de financement et son interpellation à l'aéroport du Bourget le 5 mars 2011 avec 1,5 million d'euros à son retour de Libye, encore dirigée par Mouammar Kadhafi.

 

"Je suis convaincu que j'ai fait l'objet d'une fouille corporelle par le fait que M. Guéant était persuadé que je détenais des preuves de ce financement", avait-il dit au juge.

 

A l'époque, M. Guéant avait pris ses distances avec M. Takieddine. Il déclarait ainsi en octobre 2011 que les déclarations de l'intermédiaire lui apparaissaient "assez ridicules", notamment à propos du rôle central qu'il s'attribue dans la libération des infirmières bulgares de Libye en 2007.

 

Ziad Takieddine est mis en examen dans l'enquête conduite par les juges Van Ruymbeke et Roger le Loire qui cherchent à savoir si les commissions versées dans le cadre de contrats d'armement ont pu alimenter, via des rétrocommissions, la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

 

"C'est une affaire de justice qui est en cours. Laissons-la se dérouler", a estimé pour sa part le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob. Et pour Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris, Ziad Takieddine doit "donner les preuves de ses accusations à la justice ou se taire".

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