Loin de Marcela Iacub

Publié le par Gérard

La cuisine des grands textes n’est pas toujours ragoûtante. Celle du livre de Marcela Iacub encore moins que les autres. Toute l’opération pue la trahison.

 

Iacub a trahi son amant. Elle a trahi les lecteurs de sa chronique de Libé, écrivant d’aimables choses sur DSK alors qu’elle entretenait une liaison avec lui. Elle a trahi l’équipe de Libé, qui ne semble pas lui en vouloir beaucoup. Mais toute littérature autofictionnelle est forcément trahison. Et voici que l’on découvre la cuisine, avant d’avoir goûté le plat. Attendons donc.

 

Dans la mêlée générale d’insultes et de sarcasmes autour du livre de Iacub, toute la journée d’hier, combien l’ont lu ? Le public n’avait aucune chance d’y avoir eu accès (le livre n’est pas encore en librairie). Pour ménager l’effet de surprise, les envois en service de presse par l’éditeur ont sans doute été très limités, et tardifs. Ce n’est donc pas du livre, que l’on parlait, mais de « l’opération », c’est-à-dire de la cuisine.

 

Opération réussie

Couverture de L’Obs (que de chemin parcouru par Joffrin, depuis que, directeur de Libé, il refusait à Quatremer d’aller enquêter à Washington sur l’affaire Pyroska Nagy), bonnes feuilles, interview, et polémique promotionnelle, aboiements multimédias d’Aphatie : opération réussie. Quand Barbier se sent obligé de consacrer son édito à l’opération de l’hebdo concurrent, on peut dire chapeau l’artiste. Et voici qu’à ce vacarme j’ajoute ma petite voix.

 

Tiens, pour me faire pardonner, un autre conseil de lecture. Au même moment où toute la buzzosphère s’écharpait sur Iacub, Eolas attirait l’attention de ses twittos sur le récit de l’un de ses confrères, avocat-blogueur au barreau de Lille, Maître Mô. C’est un texte inédit, rédigé pour la réédition en poche du recueil de chroniques judiciaires de Maître Mô (« Au guet-apens », éditions 10/18, à la différence du Iacub, on le trouve aisément dans toutes les bonnes librairies).

 

Je renonce à le résumer. Je renonce même à vous en parler. Contentez-vous de le lire. Il est ici. Il ne fera pas la Une de Libé. Il ne suscitera pas de commentaires outragés. On ne se battra pas entre pour et contre. Il ne commande que le silence

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