Le piratage des données de l'UMP a été revendiqué

Publié le par Gérard

Martin Untersinger
Journaliste et étudiant

Le piratage de données personnelles de plusieurs centaines de cadres de l'UMP, révélé par Rue89 n'a pas été sans conséquence.

Le jour de la publication de notre article, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, lui-même visé par les fuites, a porté plainte contre X pour violation du secret des correspondances et vol de données informatiques.

« Des centaines de messages d'injures »

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a affirmé avoir reçu :

« des centaines et des centaines de messages d'injures, des appels téléphoniques d'anonymes, des insultes à caractères très diversifiés »

Quelques députés ont d'ores et déjà changé de numéro de téléphone, notamment Christian Estrosi et Jean-François Copé. D'autres, au contraire, ne sont pas très inquiets. Interrogé par Slate, Damien Meslot, député de Belfort n'était pas inquiet :

« Mon numéro est dans l'annuaire, les gens m'appellent, je réponds, ça ne me dérange pas [...] je verrai ce qui se passe, mais je ne pense qu'il y ait de problème. »

L'origine de la source

L'UMP a démenti avoir fait l'objet d'un piratage et les soupçons se sont très vite portés sur le groupe UMP à l'Assemblée Nationale.

Les services informatiques de l'Assemblée Nationale, qui ne s'occupent pas des fichiers du groupe UMP, gérés de manière autonome, ont réalisé un audit, et assuré au site PCInpact que la fuite n'était pas à chercher de leur côté.

Les soupçons s'orientent désormais vers une faille de sécurité sur les serveurs de Mes-Conseils, une société spécialisée dans la réalisation de sites Internet basée à Rouen. Cette dernière est à l'origine des blogs de plusieurs dizaines de parlementaires de la majorité.

Le gérant de Mes-Conseils n'a pas répondu à nos sollicitations.

Un piratage renvendiqué

Un communiqué, dont l'authenticité est très difficile à démontrer, a été publié mercredi soir. L'utilisateur qui l'a mis en ligne semble être le même que celui qui a posté les « fiches » concernant Jean-François Copé, Eric Ciotti et Christian Estrosi.


L'en-tête du communiqué (Capture d'écran)


Les données concernant la fiche de Copé, archivées par Google (Capture d'écran)

En revanche, la rhétorique utilisée tranche fortement avec le message de revendication qui a été posté sur le site doxump.tk ainsi qu'avec celle des fiches sur Copé, Estrosi et Ciotti.

Jean-François Copé est ainsi qualifié de « fidèle toutou, aboie souvent, mais ne sait pas toujours pourquoi ». Le message de revendication évoque pêle-mêle le sort subi par banlieues, les Roms ou encore les demandeurs d'asile pour justifier son action.

Le ton et le contenu du communiqué publié hier soir est très différent. Ses auteurs affirment avoir voulu « être entendus » et mettre « l'UMP en face de ses contradictions ». « Plus de fichiers = Plus de fuites », précisent-ils, en ajoutant « plus les fichiers sont “tendancieux”, plus le risque de fuite sera grand ».

Ils affirment avoir eu accès à des données bien plus sensibles qu'ils ont « expurgé » des données finalement publiées, et s'interrogent :

  • « Que se serait-il passé si ce piratage était l'oeuvre d'un pays étranger, pas forcément très amical, qui aurait pu ainsi envoyer/recevoir des mails avec l'adresse officielle de membres du gouvernement ?
  • Que se serait-il passé si ce piratage avait mené à un piratage de tout le site du groupe UMP ou du site l'assemblée nationale et compromettant sûrement des données réellement sensibles ? »
MERCI RIVERAINS ! Melta Mulgon
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