J'ai fait le grand chelem des émissions politiques

Publié le par Gérard

Il y a des jours, comme ça, on se réveille avec le goût de la performance. Ce dimanche, j'ai écouté neuf émissions politiques. Oui, madame.

 

Qu'observe-t-on, d'une émission à l'autre ? Beaucoup de questions qui se ressemblent. Fixette du jour : la proposition de François Bayrou d'organiser un référendum sur la moralisation de la vie publique.

Parfois les émissions se nourrissent les unes les autres : Guéant déclenche une (nouvelle) polémique à 14h30, et les autres invités vont être sommés de réagir.

A part ça, tout le monde aime les agriculteurs, Elkabbach s'essaie à l'anglais, Bayrou vanne Mougeotte, Morano rigole toute seule et Jean-Marie Le Pen rêve du caleçon de Mélenchon. Il est aussi question des sondages, du Fouquet's, et de « sincérité ».

C'est un exercice éprouvant, que je déconseille à quiconque tient à sa santé mentale. En voici néanmoins le compte-rendu.

 

  1. Moscovici : « So far, so good »
  2. Morano : « Les restaurants de François Hollande sont bien plus chers »
  3. Jacob : « Nicolas Sarkozy est Nicolas Sarkozy »
  4. Besancenot : « Garcimore et Majax réunis n'y arriveront pas »
  5. Guéant : le FN est « nationaliste et socialiste »
  6. Hamon : « A quoi ça sert, François Bayrou ? »
  7. NKM : « J'observe un plaisir »
  8. Le Pen : « Je ne suis pas Marine Le Pen »
  9. Bayrou : « J'adore Etienne Mougeotte »

10 heures : « Le Grand Rendez-vous »

 

Europe 1, i-Télé, Le Parisien - Aujourd'hui en France

Invité : Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande.


Pierre Moscovici au « Grand Rendez-vous », capture d'écran (Europe1.fr)

Je ne sais pas ce que prend Jean-Pierre Elkabbach le matin. Mais il est plus en forme que moi. Survolté. Le voilà qui crie : « Frau Merkel ! Aux ordres ! » Donne des leçons de morale. Etouffe les deux interviewers qui l'entourent.

 

Puis, à propos des dépenses publiques qui seraient supprimées par un gouvernement socialiste, menace d'imiter son « confrère espagnol qui a posé quatorze fois la même question ». Moscovici menace en retour de « faire quatorze fois la même réponse ».

 

Le socialiste est venu dérouler laborieusement ce qu'il avait prévu de dire : « C'est important, Hadopi, sans doute, mais permettez-moi de revenir sur le travail et l'emploi. »

 

La petite phrase : « C'est une campagne à l'américaine. C'est de la com'. C'est extraordinairement artificiel. J'ai même vu que Nicolas Sarkozy avait pris le train. Pendant cinq ans, président de la République, il disait “on peut pas prendre le train”. Et là tout à coup, il a pris le train, il va à la cantine, il mange des sandwichs et il met un col roulé. Nicolas Sarkozy joue sur l'amnésie des Français. »

Le point Bayrou : « Je ne suis pas pour des référendums à tous les étages. Je ne crois pas au dispositif mais je suis d'accord, c'est un sujet important. »

 

La LOL-confidence : avant de rejoindre François Hollande, au printemps dernier : « On a discuté six fois une heure. Je me suis dit : il est prêt. » Et, la main sur le cœur : « Jamais, jamais, jamais, jamais on n'a parlé de postes. »

 

L'échange : « Qu'est-ce qui lui manque, à François Hollande ? », demandent les journalistes. « So far, so good », répond Moscovici. Elkabbach fronce les sourcils : « Sauf ? » Mosco répète : « So far, so good. » Silence. Magie de l'oreillette ? Elkabbach finit par comprendre : « Ah oui. Il faut traduire. »

 

 

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