Hollande appelle à «tourner la page du sarkozysme».

Publié le par Gérard

 

Ni drapeau tricolore, ni Marseillaise : l’heure n’est pas à singer l’Elysée. En arrière-plan, ni figurants faisant le pied de grue comme pour Dominique de Villepin, ni cheminée qui crépite comme pour Eva Joly. François Hollande – costume gris et cravate bleu roi – a présenté samedi ses vœux «pour que 2012 soit vraiment une année nouvelle» dans une vidéo au décor sobre – un fond parme orné de l’adresse de son site internet – et au message simplissime à quatre mois du premier tour : «Le changement c’est maintenant !».

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Il étrenne au passage un nouveau logo: son nom en lettres rouges et en escalier au-dessus d’un 2012 bien bleu. Sans le poing et la rose, emblème du PS. D’ailleurs, le message, posté sur internet quatre heures avant les vœux de Nicolas Sarkozy, ne contient pas une fois le mot socialiste ni d’allusion au scrutin en lui-même ou d’appel au rassemblement de la gauche.

En fait, Hollande a présenté ses vœux en deux temps, envoyant en début de journée un message audio aux électeurs de la primaire qui avaient laissé leur numéro de téléphone lors du scrutin d’octobre. La vidéo, elle, est tout entière tournée vers les Français, au terme d’une année « rude » venue couronner cinq ans de choix « injustes ».

 

En 4’20, le candidat socialiste à la présidentielle dresse un tableau noir du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qu’il continue à devancer dans les sondages même si son avance a quelque peu fondu depuis son investiture, fin octobre.

 

«Richesse indécente, pauvreté insupportable»

Le quinquennat qui s’achève «a été inconséquent, incohérent, injuste», un adjectif utilisé une demi-douzaine de fois au total. Et à l’orée de 2012, «chacun sait, même si c’est occulté, qu’un nouveau plan de rigueur est en préparation. Bref, je comprends les inquiétudes, j’entends les colères, je perçois les défiances, je vois les doutes», récite un Hollande un peu crispé.

 

Pour lui, le chef de l’Etat «a divisé, heurté, abimé». «Les inégalités se creusent, je les vois tous les jours : richesse indécente, pauvreté insupportable», récite le candidat, qui a effectué une dernière visite de terrain avant la Saint-Sylvestre samedi, à l’hôpital de la Salpêtrière et en Seine-Saint-Denis pour parler à des agents de la fonction publique.

 

Sa campagne présidentielle repart cette semaine sur les chapeaux de roue : meeting près de Bordeaux, déplacement à Caen pour parler de formation professionnelle, vœux à Tulle et hommage à François Mitterrand à Jarnac dimanche prochain.

 

En pleine tourmente économique et financière  – «La récession menace» - Hollande sait qu’il ne peut pas promettre la lune. « 2012, si vous me donnez votre confiance, sera l’année de la réforme fiscale, de la justice sociale (…) C’est la condition pour que l’effort soit consenti », martèle le candidat, dont la main droite volette au gré de ses arguments, poing fermé parfois.

 

Hollande veut être le président du « redressement » des finances publiques, de l’industrie mais aussi des valeurs de la République « qui ont été froissées ces cinq dernières années » et ne dévie pas de sa « grande cause », celle de la jeunesse. « Nos enfants doivent vivre mieux que nous », insiste le candidat. Dans un large sourire et d’un geste des deux mains, il appelle à « tourner la page » du Sarkozysme.

 

La voix se fait plus assurée, il n’écarquille plus les yeux face à la caméra : «En 2012, je veux surtout que les Français retrouvent confiance en eux-mêmes et vivent en harmonie, en solidarité, en sécurité, avec cette fierté commune de relever ensemble notre pays ». Avant de conclure d’une voix forte les bras ouverts: « le changement c’est maintenant !».


> Lire le texte des voeux de François Hollande sur son site officiel.

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