Eva Joly avance tranquillement ses pions présidentiels.

Publié le par Gérard

Relayées par un petit comité de fidèles, les aspirations présidentielles d'Eva Joly prennent forme mais le plus dur reste à faire pour l'ancienne juge d'instruction novice en politique: convaincre les dirigeants écologistes.

Eva Joly avance tranquillement ses pions présidentiels

Relayées par un petit comité de fidèles, les aspirations présidentielles d'Eva Joly prennent forme mais le plus dur reste à faire pour l'ancienne juge d'instruction novice en politique: convaincre les dirigeants écologistes. (Reuters/Gonzalo Fuentes)

 

 

Depuis qu'elle ne fait plus mystère de son envie d'être candidate, au printemps dernier, la "mécanique est lancée", se félicite le député Vert Noël Mamère.

"Elle y croit. Dans sa tête, elle s'y prépare", assure à Reuters l'ancien candidat présidentiel, pour qui l'élue européenne a l'avantage de ne pas être issue d'un appareil, "ce qui est une manière de renouveler la politique française".

L'opération séduction n'a rien de formel ni d'organisé, jurent ses proches, qui réfutent tout parallèle avec la montée en puissance médiatique de Ségolène Royal, entamée à l'été 2005 et consacrée par sa désignation comme candidate à l'Elysée du Parti socialiste un an plus tard.

Pour l'instant, il n'est question pour personne de faire de l'ombre à la priorité d'Europe Ecologie : la structuration d'un mouvement disparate agrégeant Verts, syndicalistes et associatifs né il y a moins de deux ans pour les élections européennes, où il avait fait jeu quasiment égal avec le PS.

"UNE ÉVIDENCE"

Le difficile processus de rassemblement doit aboutir lors d'assises en novembre.

Même s'il estime que "le temps d'annoncer une candidature n'est pas venu", le député européen Yannick Jadot aimerait que d'ici là, celle d'Eva Joly, 66 ans, "soit une évidence".

L'ancien directeur des campagnes de Greenpeace a été l'un des tout premiers à parler de la présidentielle à Eva Joly, à l'hiver 2009, un an après la campagne des européennes qui avait révélé la Franco-Norvégienne au grand public.

"Elle a un côté hors système, elle porte quelque chose d'utile dans le contexte très particulier que connaît la France de crise de l'éthique et de la morale publique. Elle peut incarner l'action publique au service de l'intérêt général et de la justice sociale", explique-t-il aujourd'hui.

Ce profil mêlant droiture et transparence a valu à l'ancienne juge d'instruction de l'affaire Elf sa première grosse tempête au sein d'Europe Ecologie en juin, où son ascension fait grincer des dents.

Commentant les qualités comparées d'Eva Joly et de Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, le numéro deux du parti écologiste, Jean-Vincent Placé, avait jugé la première "peut-être trop vieille".

"L'une a une image plus dynamique, l'autre une image plus éthique", avait-il ajouté, s'attirant les foudres de Daniel Cohn-Bendit. L'ancien leader de Mai 68 et figure de proue d'Europe Ecologie l'avait traité de "crétin".

"RACISME D'ÉTAT"

"Je suis très décontractée par rapport à ça", assure Eva Joly cette semaine dans Paris Match, l'un des quatre hebdomadaires à consacrer à la "Nouvelle égérie écolo" un portrait, une interview ou une "une" en dix jours.

Cécile Duflot et Eva Joly assurent qu'elles ne feront rien l'une contre l'autre. Mais leurs entourages pointent, hors micro, leurs défauts respectifs.

L'ex-magistrate "arrive comme une fleur, c'est quoi son programme de transformation écologique de l'économie ?", se demande un pro-Duflot. "Cécile est née dans un parti alors qu'Eva a une histoire", réplique un partisan de la Franco-Norvégienne, née Gro Eva Farseth.

Celle que le centriste François Bayrou avait un temps espéré inscrire sur ses listes pour les européennes mêle depuis le début de l'été critiques sans concession de Nicolas Sarkozy et du "système UMP" et confidences sur son "envie" d'être candidate en 2012.

"Je commence à m'y habituer", glisse-t-elle dans Le Point, avant de tirer à boulets rouges sur le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, en charge de l'affaire Bettencourt.

Fin juin, elle jugeait "intenable" la position d'Eric Woerth, soupçonné de conflit d'intérêts dans cette affaire, avant d'accuser l'épouse de l'ancien ministre du Budget d'avoir "participé à l'évasion fiscale" reprochée à l'héritière de L'Oréal.

Dans la dernière édition de Paris Match, celle qui est devenue française par son mariage juge que Nicolas Sarkozy instaure un "racisme d'Etat", en pointant du doigt les Roms et les Français d'origine étrangère.

Edité par Gérard Bon

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